Les bactéries sont partout. La météo et le mode de culture vont déterminer si elles se transformeront en agents pathogènes. Un oignon qui pousse sainement ne sera pas touché par les bactéries, explique le conseiller en culture Erwin Boogaard d’Agrifirm.

« Après une saison sèche, on peut s’attendre à un produit sain. Les maladies ont moins d’opportunités pour se développer. Mais en 2018, il y a eu beaucoup d’irrigations, ce qui comporte un risque accru pour les maladies bactériennes dans les oignons. » Erwin Boogaard visite de nombreuses exploitations de producteurs d’oignons pour le compte de la coopérative Agrifirm. Il constate que l’important est de bien surveiller le produit. « Ce n’est pas une question de chance. »

« L’affiche sur les maladies de l’oignon de De Groot en Slot indique qu’il est préférable de ne plus irriguer lorsque les oignons sont au stade de bulbe. Mais dans une année tout sauf normale, beaucoup d’agriculteurs l’ont quand même fait, sinon ils auraient récolté encore moins en 2018. Après une irrigation intensive, la maladie bactérienne peut apparaître durant la conservation. »

Les maladies peuvent faire perdre toute valeur aux oignons et contaminer tout un lot. Certains types de bactéries entraînent la pourriture du bulbe, d’autres ne touchent que quelques tuniques du bulbe. Erwin Boogaard : « Il est aisé de détecter un oignon complètement pourri et de l’éliminer. Mais en cas d’atteinte interne, il devient plus compliqué de trier les oignons concernés. »

La chaleur

Le pire scénario : des champignons viennent s’ajouter aux bactéries. L’un des remèdes contre le champignon responsable de la pourriture de la tête consiste à porter le lot d’oignons à 32 degrés pour détruire les champignons. Mais en présence de bactéries, cette méthode est exclue. Si le producteur est conscient de la présence d’une bactérie dans le lot, il s’avère plus judicieux de sécher les oignons à une température de 15 degrés. « Les bactéries continuent de prospérer à 15 degrés, mais le processus de pourriture est ralenti, ce qui vous laisse plus de temps pour assécher l’humidité dégagés par ces oignons pourris. Si l’humidité contenue dans un oignon qui coule n’est pas évacuée suffisamment rapidement, un oignon qui se trouve en-dessous risque d’être infecté. Et là, le problème devient incontrôlable.» Erwin Boogaard conseille d’utiliser une quantité suffisante d’air. « Si vous éteignez les ventilateurs, l’odeur de moisissure va rapidement se développer dans le stock. »

L’idéal est de préserver l’oignon des maladies bactériennes pendant la culture et de le maintenir le plus sec possible pendant la conservation. « Les conditions idéales au développement des bactéries apparaissent suite à un dégât causé par les machines, un lièvre, ou la grêle. Si le producteur irrigue ou si de la pluie renfermant des bactéries bat le sol dans lequel les oignons sont cultivés, les problèmes surviennent vite. »

Pour le développement des maladies bactériennes, la saison est plus déterminante que la variété. « Selon moi, l’influence de la variété est négligeable. Une va-riété pousse peut-être de manière plus exubérante et est donc plus sensible. Mais en tant que producteur, vous pouvez être plus efficace dans la prévention des maladies si vous veillez à la bonne structure du sol et à une bonne gestion de l’humidité. Un oignon qui pousse en subissant moins de stress a moins de risque de développer des maladies bactériennes. »

Préparation du lit de semences

La préparation du lit de semences avec la semence d’oignon fine reste un bon compromis. Un lit de semences fin favorise la pré-émergence, mais dès que les oignons ont germé, ils ont besoin de l’oxygène contenu dans le sol, de sorte qu’un lit plus grossier est plus bénéfique. « Un plus grand apport d’oxygène au niveau des racines prévient bon nombre de maladies et de problèmes », explique Erwin Boogaard.

Si l’azote présent dans le sol et les engrais est mis à disposition de la plante par pics, une croissance rapide de l’oignon affaiblit les cellules dans les fanes. Les bactéries risquent ainsi de pénétrer plus aisément dans la plante et de représenter rapidement un problème. Erwin Boogaard travaille souvent avec les collaborateurs de De Groot en Slot. « Les producteurs apprécient de recevoir des conseils communs d’Agrifirm et de l’entreprise de semences d’oignons.» Tom Langenberg, responsable de comptes chez De Groot en Slot, indique qu’il faut également être vigilant lors de l’épandage d’engrais car ces granulés peuvent endommager les fanes. Le sol peut faire la différence dans la croissance de l’oignon. Sur un ancien pâturage, l’oignon peut pousser très vite et devenir ainsi plus vulnérable. En revanche, les champs d’argile lourde connaissent moins de problèmes de bactéries, tandis que le sable nécessite plus d’irrigation, avec les risques de maladies bactériennes que cela comporte.

Un oignon qui pousse sainement ne sera pas touché par les bactéries

Conseiller en culture Erwin Boogaard d’Agrifirm

« Vous devez connaître votre lot d’oignons et les risques dans votre exploitation ou dans certaines parcelles », conseille Erwin Boogaard aux producteurs. « Oui, montrez-vous critique vis-à-vis de votre propre produit », ajoute Tom Langenberg. Erwin Boogaard constate que les producteurs qui prélèvent des échantillons de leurs lots d’oignons connaissent moins de mauvaises surprises.