La 9ème édition francophone de notre magazine de l’oignon vient de paraître. Nous vous proposons de découvrir ici un premier extrait avec un article prospectif sur "Nos nouvelles variétés Red Tide et Hyfive".

Les variétés Red Tide et Hyfive sont relativement récentes dans la gamme de Bejo. Quelle expérience les producteurs ont-ils faite avec ces variétés ? Que pensent-ils des caractéristiques de qualité ? Qu’en est-il du rendement et de la durée de conservation ? Trois producteurs prennent la parole.

ROBBERT BOGERS - Agriculteur à Kruisland

Robbert Bogers a une exploitation agricole de 45 hectares, dont sept hectares de Red Tide, à Kruisland dans la province de Brabant septentrional. En outre, il a un cabinet de conseil juridique et agricole et des clients dans le sud-ouest du pays.

Robbert Bogers cultive des oignons rouges depuis plusieurs années déjà. Avant, il cultivait la variété Red Baron. Il y a cinq ans, Robbert Bogers est passé au Red Tide. La qualité de la variété est la principale raison de ce changement. « La grosseur et la qualité sont les critères les plus importants pour les oignons rouges. L’acheteur aime bien cette variété », explique le producteur d’oignons.

Pour pouvoir y répondre, Robbert Bogers a investi dans la mécanisation et le stockage. Il sème et arrache lui-même, ce qui lui permet d’intervenir au moment le plus opportun et de ne pas avoir à attendre qu’un autre ait le temps. Robbert Bogers sème sur quatre rangées larges sur un lit d’un mètre et demi de largeur. « On crée ainsi l’effet de quatre rangées extérieures qui poussent en général plus grossièrement. » Il sème 2,8 unités de semences prégermées pour avoir une levée parfaite.

Il irrigue avec un pivot. Ce système permet de pulvériser l’eau au-dessus des cultures pour ne pas compacter le sol. Le pivot, le pulvérisateur et l’épandeur d’engrais ont tous la même largeur de travail de 54 mètres, ce qui permet de rouler uniquement dans les sillons avant et pendant la période de production. Depuis que Robbert Bogers arrache lui-même, il remarque qu’il a besoin de moins de propane pour sécher ses oignons dans les caisses. « Un petit plus bien sympa », dit-il.

Depuis plusieurs années déjà, Robbert Bogers vend ses oignons chaque semaine en novembre et en décembre à son client attitré. Tous deux sont très satisfaits. Robbert Bogers de conclure : « Le Red Tide me convient bien. Il faudrait que quelque chose de révolutionnaire arrive sur le marché pour que je décide de cultiver une autre variété. »

ADRIAAN BOUDELING - Agriculteur à Swifterbant

Sur l’exploitation agricole d’Adriaan Boudeling à Swifterbant, les semis de pommes de terre sont l’activité principale et les oignons sur cinquante hectares une belle flèche à l’arc du producteur. « Il ne faut pas jouer avec l’oignon », précise-t-il. « Je veux des variétés tardives. Elles donnent très bien sur les terres avec une teneur de 15 à 25 % en argile fine, que je travaille. »

Son père, Piet Boudeling, avait entendu dire il y a huit ans par Arjan van Ramshorst, conseiller et acheteur de l’entreprise de tri Gebr. van Liere à Dronten, que la variété Hyfield que les agriculteurs cultivaient avec Hybelle, allait être déréférencée. « Sur l’insistance d’un conseiller de De Groot en Slot, nous avons décidé d’essayer une nouvelle variété, améliorée. Cette variété existait encore à cette époque sous le numéro BGS 301 », explique Adriaan.

Les caractéristiques de Hyfive, le nom donné ultérieurement à la variété BGS 301, sont un bon rendement, une forme bien ronde, de solides racines et une très bonne conservation. Piet Boudeling a eu l’audace de tester la nouvelle variété, mais a voulu essayer davantage qu’un seul paquet de semences. Et l’essai est devenu une parcelle de cinq hectares. « Nous avons vu pendant la croissance qu’il s’agissait en effet d’un bel oignon, mais qu’il y en avait de temps en temps un rose », explique Arjan van Ramshorst. Ils ont conclu qu’heureusement, cela ne s’était produit qu’une seule année. « La première année, nous avons fait le test et conservé les oignons jusqu’en juillet. Nous avons mis ces oignons au bon rendement en œuvre en dernier et l’oignon ferme de couleur jaune-bronze est passé sur la bande avec une tare maximale de 5 %. C’était vraiment fantastique de voir avec quelle facilité ces oignons passaient les étapes de transformation et étaient mis en sacs. J’aimerais bien qu’ils soient tous comme cela », souligne Adriaan, qui a intégré depuis la variété Hyfive dans le plan d’assolement. « L’année dernière, j’ai mis également Hybelle, parce que Hyfive, victime de sa popularité, n’était disponible qu’en quantité limitée (forte demande dans la région). Cette année, les quantités disponibles sont suffisantes et j’ai mis une petite part de Red Baron à côté. »

Hyfive supporte bien la stratégie de fertilisation d’Adriaan Boudeling. « J’administre les engrais de manière assez large et sous différentes formes, tant liquide au début qu’en granulés pendant la croissance. J’aime l’oignon avec un feuillage costaud, et cette variété en a un. Nous conservons les oignons longtemps en collaboration et en accord avec le transformateur. Chaque année, nous sommes agréablement surpris par la qualité des oignons qui sortent du dépôt. »

Red Tide et Hyfive : Deux nouvelles variétés à valeur ajoutée

NICO PETER & HEIN VAN OLST - Agriculteurs à Andelst

L’entreprise agricole Van Olst est exploitée à Andelst par Nico Peter van Olst et son fils Hein. Le plan d’assolement comporte des betteraves sucrières, du blé d’hiver, des pommes de terre de consommation et des semis d’oignons, tant jaunes que rouges.

La terre est faite d’argile fluviatile lourde avec une teneur de 30 à 60 % en argile fine et 3,5 % de substance organique. Le sol est préparé pour les oignons dès l’automne pour qu’apparaisse au printemps un lit de semis plat permettant une mise en œuvre peu profonde. La culture de l’oignon jaune a été démarrée en 2003, car Hein a fait la connaissance de la culture dans le polder. Les producteurs ont également investi dès le début dans la conservation. Les semis d’oignons rouges ont été intégrés au plan d’assolement en 2007. « Nous avons commencé cette culture, car nous voulions nous spécialiser davantage, nous démarquer », expliquent Nico Peter et Hein. « Le sol se prête lui aussi à la culture des oignons rouges de qualité. »
D’après les producteurs d’oignons, la culture de l’oignon rouge demande plus de maîtrise. « Nous avons commencé à l’époque par la variété Red Baron. Nous avons obtenu de bons résultats avec cette variété, en général de bons rendements et une qualité acceptable à bonne. » Pour améliorer encore la qualité, les producteurs ont construit en 2017 un entrepôt de stockage en caisses permettant de stocker près de 400 tonnes. Dès 2017, ils ont opté également pour la variété de qualité Red Tide. Ils sèment chaque année entre six et sept hectares. Le père et le fils Van Olst soulignent que Red Tide a fait ses preuves, il est considéré comme l’oignon de qualité dans le segment de l’oignon rouge. Ils disent avoir livré l’année dernière une excellente qualité pour un beau prix. « Red Tide a une place bien établie dans le plan d’assolement, rien d’étonnant à ce qu’il y figure à nouveau. »

Les deux producteurs ont semé 3,2 unités par hectare. Semer moins dru augmente le risque de repousse de l’oignon et diminue le rendement. Semer davantage ne donne pas le calibre que le père et le fils Van Olst veulent avoir : 60 millimètres et plus. L’irrigation est possible partout et c’est une nécessité absolue pour les Van Olst. Au besoin, ils irriguent également pour une levée égale. Une bonne levée est primordiale pour le rendement et la qualité. Elle influence directement le désherbage, l’application d’anti-germinatif et le tri. Ils disent avoir irrigué sept fois au cours de l’épisode de sécheresse de l’été 2018. Après l’arrachage, les oignons restent normalement sept à dix jours en andains. Les oignons sont arrachés avec 30 à 40 % de feuillage vert, pour garantir une peau de bonne qualité. Seuls les semis sont effectués avec un collègue agriculteur. Ils font le reste eux-mêmes. « C’est une question de proactivité et de capacité. On peut tout faire au bon moment et on ne dépend pas de tiers », concluent Nico Peter et Hein.